Fin de carrière : Quelles perspectives… ?

Quelles sont les perspectives des enseignants pour leur fin de carrière ? Voilà une question qui, du fait de l’allongement de la durée du travail et du vieillissement progressif du corps professoral, se pose avec une acuité toujours plus grande. Pour y répondre, regardons dans le rétroviseur : rappelons-nous les dispositifs mis en place et voyons ce qu’il en est advenu. Morosité garantie !

Enclenchons donc la machine à remonter le temps et revenons une petite quarantaine d’années en arrière. A l’époque, l’URSS – quoique congelée par la glaciation brejnévienne – était au sommet de sa puissance ; il était hors de question de dégrader, en France, les conditions de travail des salariés, y compris des fonctionnaires. Non pas pour leur bien-être, comme des esprits naïfs ont alors pu le croire, mais pour éviter qu’ils ne basculent du côté du puissant parti communiste. L’heure était à la guerre des étoiles et le côté dit obscur ne devait pas triompher.

Les avancées sociales étaient donc de mise, y compris – ô, temps béni ! – pour les professeurs. C’est dans ce contexte que le 31 mars 1982 fut publiée l’ordonnance n° 82-297 modifiant le code des pensions civiles et militaires de retraite. Elle créait pour les fonctionnaires en général, et donc pour les enseignants, un dispositif inédit : la cessation progressive d’activité, plus connue sous l’acronyme CPA. Merveilleuse innovation qui permettait, à condition d’avoir 25 années de service public à son actif, de travailler à partir de 55 ans à mi-temps.

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L’amendement Samuel Paty rejeté : la honte absolue !

Ce 17 novembre 2020 s’est tenue la première séance du Conseil supérieur de l’éducation depuis que Samuel Paty, professeur de la République, a été sauvagement égorgé puis décapité devant son collège après avoir été harcelé par des parents déchaînés et identifié par des élèves de l’établissement auprès de son assassin, tout cela parce que son enseignement avait « froissé leur sensibilité » !

Oui, harcelé par des parents d’élèves. Désigné à son meurtrier par des élèves de l’établissement eux-mêmes. Mais également désapprouvé par les uns et abandonné par les autres parmi ses propres collègues. Et, pour compléter ce si sordide tableau, tenu pour fautif par sa propre hiérarchie qui, pour calmer l’hystérie collective, ne trouva rien de mieux que le convaincre de maladresse et le contraindre à s’en excuser en classe quelques heures avant qu’on ne lui tranche la gorge !

Tel fut le long calvaire de Samuel Paty. Calvaire dont le dernier acte, aussi atroce, aussi barbare, aussi inouï fut-il, ne saurait faire passer aux oubliettes tous ceux qui l’ont précédés, pas davantage que l’arbre de l’islamisme ne saurait dissimuler l’étendue de la forêt de la désinstruction et de l’état déplorable dans lequel se trouve aujourd’hui l’institution scolaire à tout point de vue.

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Le saviez-vous ?

Le métier d’enseignant devient de plus en plus difficile. Tout le monde le sait, y compris en dehors de notre profession comme le montre la baisse du nombre de candidats aux différents concours de recrutement depuis plusieurs années. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que beaucoup de collègues choisissent de faire une pause dans leur carrière. Le plus souvent, parce qu’il faut bien vivre, non pas en se mettant en disponibilité mais en optant pour une ou plusieurs années de travail à temps partiel. De quoi souffler un peu, recharger les batteries comme on dit de façon imagée, retrouver l’entrain qui permettra de repartir pour une nouvelle période de travail à temps plein.

Mais ce choix a une conséquence qu’il faut bien intégrer ! Comme la pension civile, c’est-à-dire les cotisations retraite, est prélevée sur la rémunération perçue, un enseignant à temps partiel ne cotise pas autant qu’un enseignant à temps plein, ce qui impacte la durée retenue pour la liquidation de la retraite. Ainsi, un collègue travaillant à 50 % pendant une année sera réputé avoir cotisé 50 % du temps de l’année, soit 2 trimestres et non pas 4. En conséquence, pour pouvoir partir avec une retraite à taux plein, il devra travailler 2 trimestres de plus. S’accorder la possibilité de souffler dans l’immédiat revient donc à devoir travailler plus longtemps. Logique, mais plutôt décourageant pour qui raisonne à long terme.

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Vers la fin effective du pas de vague !

Le 02 novembre 2020, jour de la rentrée scolaire où un hommage – hélas a minima – a été rendu dans les écoles et autres établissements d’enseignement à notre collègue Samuel Paty atrocement assassiné pour avoir donné un cours sur la liberté d’expression, le ministre de l’Intérieur, le ministre de la Justice, la ministre de la transformation de la Fonction publique et la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté ont conjointement signé une circulaire visant à renforcer la protection des agents publics face aux attaques dont il font l’objet dans le cadre de leurs fonctions.

Dans ce texte de 4 pages, ils demandent une mobilisation à tous les niveaux des responsables de l’administration afin que les agents bénéficient d’un soutien renforcé et systématique ainsi que de l’octroi sans délai de la protection fonctionnelle prévue à l’article 11 de la loi du 13 juillet 1983 lorsque les circonstances et l’urgence le justifient afin de ne pas les laisser sans défense dans une situation pouvant se traduire par une atteinte grave à leur intégrité. Dans le viseur, les agressions physiques bien sûr, mais aussi les agressions verbales et les attaques sur les espaces numériques.

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Retour à la réalité

Après l’annonce de la mort de notre collègue Samuel Paty, notre réaction immédiate a été la sidération et le choc. Comment un enseignant a-t-il pu se faire assassiner en pleine rue, puis décapiter ? Par un jeune de 18 ans ! Comment peut-on commettre une telle abomination ? Où apprend-on à faire une telle chose ? Puis, c’est la consternation qui l’a emporté. Encore une fois, le motif était les caricatures de Mahomet, celles-là mêmes qui étaient à l’origine de l’attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo.

A nouveau, l’esprit critique est atteint. Mais cette fois, c’est au cœur même de son lieu de transmission : l’Ecole ! C’est gravissime. Avons-nous encore clairement à l’esprit la mission fondamentale de l’Ecole ? Les Français tiennent-ils encore à l’esprit critique, celui inspiré des Lumières ? Ou bien lui ont-ils substitué le trop facile esprit râleur ? Les « identitaristes » de tout poil comme les « opinionistes » de tout bord (« C’est mon opinion et je la partage ») sont deux postures figées ayant quelques similitudes.

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